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DojoClub Evreux Judo originel et Jujitsu

DU JU-JUTSU AU JUDO Par Yvon RENELLEAU

Dojo Club d'Evreux

DU JU-JUTSU AU JUDO

Par Yvon RENELLEAU

D’après « HISTOIRE DU JUDO » KODOKAN INSTITUTE NOVEMBRE 1962

RAPPEL HISTORIQUE DE LA FONDATION DU JUDO KODOKAN

1860 : Naissance du fondateur Jigoro KANO.

1873 : J. KANO est envoyé en pension. Enfant prodige, il est de faible constitution, jalousé et chahuté par les autres élèves. C’est à cette époque qu’il songe à faire du ju-jutsu mais à l’insu de son père qui considère le ju-jutsu comme un art révolu et vulgaire.

1877 : J. KANO rentre à la faculté des lettres. Il devient disciple de Hashinosuke FUKUDA Maître de ju-jutsu. Avec son fidèle élève-domestique Tsunejiro TOMITA il pratique le ju-jutsu tous les jours.

1879 : A la mort de FUKUDA, J. KANO reçoit les écrits de l’école et devient disciple d’un autre Maître Masashi ISO que J. KANO considérera comme un grand Maître.

1881 : Au décès de Masashi ISO, J.KANO hérite des manuscrits de l’école.

1882 : Au mois de février (15e année de Meiji), J.KANO rencontre Iikubo TSUNETOSHI*. Cette même année Kano aménage un dojo au temple Eishogi et commence les premiers exercices avec le Maître Iikubo TSUNETOSHI.

Dans un discours fait en 1932, J. KANO dit : « Kodokan est né à la 15e année de Meiji » soit 1882

1883 : Iikubo TSUNETOSHI donne accès à Jigoro KANO aux DENSHO** de KITO-RYU.

1884 : Jigoro KANO change le nom de ju-jutsu pour celui de JUDO.

*Iikubo TSUNETOSHI était un ancien Samouraï, Il mesurait près de deux mètres et avait environ 48 ans lorsqu’il rencontra J. Kano. Il décède la 21e année de Meiji (1888)

**Densho : Chaque école héritière d’une longue tradition possède son densho. Document qui contient les techniques, les formes d’application, les éléments spirituels et l’historique de l’art martial.

SUR LES TRACES DU FONDATEUR

Cette rétrospective de la période qui a conduit Jigoro KANO à fonder son école de Judo montre sa passion pour le ju-jutsu. Il est à noter que Jigoro Kano n’a que 22 ans lorsqu’il crée son école du KODOKAN, juste après avoir rencontré Iikubo TSUNETOSHI un des derniers Maîtres de KITO-RYU. Il semble que cette rencontre a donné à Jigoro Kano des éléments qui l’ont incité à fonder rapidement les bases de son école. Il est à noter qu’en 1884, tous les disciples de la première heure feront le serment de ne pas dévoiler les secrets de l’école du Kodokan. Pour marquer cet engagement, chaque élève signera un « cahier des voeux » avec un pinceau trempé dans son propre sang.

Pour continuer mon raisonnement, je vous propose maintenant quelques extraits de «HISTOIRE DU JUDO KODOKAN INSTITUT. Vol.XII N°5 » parut en novembre 1962

Page 70

En 1894 le 20 mai de la 27e année MEIJI, (1884) l’achèvement des travaux du dojo de SHITA-TOMIZAKA fût prétexte à des réjouissances. A cette occasion de nombreux dignitaires furent invités. L’un d’eux AWA KATSU enthousiasmé, prit la plume et écrivit deux phrases qui furent encadrées et suspendues au mur en face de l’entrée. Elles devinrent la devise du KODOKAN.

« Désintéressé l’homme connaît les merveilles de la nature »

« Dégagé de toute action, l’homme connaît toutes les finesses du mouvement »

En 1962 ces deux phrases étaient toujours suspendues au mur en face de l’entrée du Kodokan.

y.renelleau@orange.fr Page 2

Page 51

En 1932, pour le cinquantenaire de la création du KODOKAN, Jigoro Kano fera un discours dans lequel il dit : Kodokan est né à la 15e année de Meiji…….et lorsqu’on y pense aujourd’hui, le Judo avait encore bien des points faibles à corriger.

Page 95

J. KANO dit : ….Mais Kito-Ryu, par laquelle j’ai appris à connaître l’excellence de « naga-waza », me le fit apprécier...

Tous ces faits me donnent à penser que Jigoro Kano a découvert, avec les enseignements de Iikubo TSUNETOSHI de KITO-RYU, un principe d’efficacité qui l’a incité à créer son école du Kodokan et il est certain, selon moi, que ce principe aura un certain effet pour imposer le Kodokan face aux autres écoles pratiquant le ju-jutsu.

C’est pourquoi on comprend mieux le choix de J.KANO d’intégrer dans l’enseignement de son école celui de Kito-Ryu avec le Koshiki-no-kata qui est encore actuellement une référence pour l’obtention du 6e dan.

HISTOIRE DU JUDO édité par la revue JUDO KODOKAN relate de nombreux faits sur l’époque de la fondation du KODOKAN. Le résumé ci-dessus permet d’établir une chronologie sur certains points qui demandent à être commentés. Tout d’abord, on peut s’interroger sur l’empressement de Jigoro Kano pour fonder son école alors qu’il n’a que 22 ans et qu’il dira lui-même que sa méthode comportait encore bien des points faibles au moment de la fondation du Kodokan. Il dira aussi que KITO-RYU lui a appris l’excellence du travail debout. Il serait intéressant également de connaître la nature des secrets que Jigoro Kano voulait protéger en faisant signer ses élèves avec leur propre sang. Toutes ces questions ont-elles une réponse ?

Les réponses semblent liées à l’enseignement de KITO-RYU. En conservant le koshiki-no-kata, J.KANO nous a donné la possibilité d’étudier ce kata ancien qui semble pourtant éloigné de l’enseignement du Judo-kodokan car, sur le fond, il ne renferme que deux techniques de mains, Uki-otoshi et yoko-wakare.

Jigoro Kano a laissé beaucoup d’explications, de nombreux écrits et de nombreuses photos sur lesquelles il démontre différentes techniques et tout particulièrement juno-kata et koshiki-no-kata.

Dans le livre « JUDO KODOKAN ILLUSTRE », à la page 20 J.KANO explique : Mais j’en vins à penser que l’étude de ce tout puissant principe est plus importante que la simple pratique du ju-jutsu.

Après de nombreuses années de recherche je pense avoir des explications.

Pour étudier ce tout puissant principe, je pense qu’il faut suivre le chemin que Jigoro Kano et ses premiers élèves semblent avoir emprunté. Il nous a semblé judicieux dès début de cette recherche, avec Jean-Bernard Gardebien, de nous appuyer sur les deux techniques de mains du koshiki-no-kata pour continuer ensuite avec le Juno-Kata qui a été créé à l’époque ou Iikubo TSUNETOSHI était en contact avec J.KANO.

Pour parvenir à n’utiliser qu’un minimum de force physique pour un maximum d’efficacité, il est indispensable pendant les uchi-komi et les katas de coordonner la respiration inverse car elle est la seule façon de rester en relation étroite avec notre tanden. Il faut aussi maintenir notre corps le plus vertical possible et faire des déplacements qui doivent maintenir en priorité la stabilité du tanden au dessus des appuis. Peut-être que cette approche de l’histoire du judo vous incitera à étudier uki-otoshi. Je ne doute pas qu’à un moment donné, vous serez en mesure de projeter votre adversaire en n’utilisant pas la force physique. Ce qui n’est pas une fin en soi, mais un début.

y.renelleau  A SUIVRE

 

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